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L'origine du nom MERNIER
Jusqu'aux
alentours de l'an Mil, la plupart des gens
portent un seul nom, leur nom de
baptême. Progressivement, en raison
de l'augmentation de la population et de
l'homonymie croissante, chaque individu va
recevoir deux noms, le second devant être
suffisamment explicite pour permettre une
différenciation efficace.
Souvent, on ne fera pas preuve d'une
grande imagination, se contentant de
donner à l'enfant le nom de son père
comme deuxième nom. A d'autres, on donnera
le nom du lieu, le nom du
métier ou encore un surnom ou
un sobriquet. (Pour plus d'information sur
l'histoire des noms de famille: http://jeantosti.com/noms/generalites.htm
)
Les noms de
famille ont été officialisés au XVIe
siècle. En France, sous François Ier,
l'ordonnance de Villers-Cotterets (1539) a
rendu obligatoire la tenue des registres
paroissiaux.
Cette obligation est généralisée par le
Concile de Trente qui, en 1563,
impose à tous les curés de tenir des
registres des baptêmes. Ces registres
doivent mentionner les noms de l'enfant,
de ses parents et de ses parrain et
marraine. L'usage des registres
paroissiaux mettra cependant un certain
temps à s'appliquer. Pour la paroisse
d'Orgeo, dont dépendait Rossart, des
registres paroissiaux ne sont disponibles
qu'à partir de l'année 1660.
La source la plus
intéressante pour étudier l'évolution des
noms nous semble, dès lors, être les
documents de mairie (appelés "œuvres de loi") qui
officialisaient les transactions de biens,
établissaient des testaments, ... . Pour
Orgeo, les oeuvres de loi sont disponibles
depuis 1531. Les premiers actes que nous
ayons découverts concernant la famille
datent de 1633.
Dans les documents
d'Orgeo, l'orthographe
du nom a évolué de la façon
suivante:
Pour ce qui
concerne le nom MERNIER,
l'origine la plus vraisemblable
semble être un nom de lieu.
A l'appui de cette
thèse, nous pouvons avancer la
constatation qu'aux 16ème et 17ème
siècles, ce nom de famille ne se
rencontrait que dans une zone géographique
bien délimitée des Ardennes (*).
A la différence, les noms de famille
découlant d'un prénom, d'un métier ou d'un
surnom, ne sont pas concentrés
géographiquement.
Cette
thèse
nous paraît également la plus
vraisemblable en raison de l'usage de la
préposition " de " précédant le
nom de famille dans les premiers actes et
se référant à un lieu d'origine. S'il
s'agissait d'un métier où d'un surnom,
l'article "le" aurait plutôt été employé (**).
Aux 16ème et 17ème
siècles, on trouve
essentiellement trois points
d'enracinement du nom MERNIER
peu distants les uns des autres
:
- dans
le Comté d'Herbeumont, à
Rossart (Orgeo); c'est
l'objet de ce site;
- dans
le Duché de Bouillon, à Sugny:
- Le
Dénombrement
de la population le 28
janvier 1574,
il est mentionné Nicolas
de Merny, mayeur ;
- Dans
le dénombrement
de la population
effectué vers 1695,
parmi les 79 bourgeois
résidant à Sugny, sont
mentionnés Jean
Mernier et Poncelet
Mernier
- La
chronique de Champagne raconte
le procès des sorcières en
1657 à Sugny. " Le
sieur de la Bische,
seigneur haut-justicier
de Sugny et de ses
landes stériles, faisait
rendre la justice par
son procureur fiscal et
ses échevins ... " ; l'un
des échevins se nommait
Guarlache Mergny ! "Les
échevins interrogateurs,
paysans des Ardennes,
dont la science se
bornait à sceller d'une
croix leurs grossières
enquêtes ... Le greffier
suppléait de son mieux à
leur ignorance "
(voir aussi Le
procès des sorcières de
Sugny : petit historique
dans La Libre qui indique
que "Le 30 août 1657,
la Haute Cour de Justice
de Bouillon rendit les
sentences : un an de
cachot humide pour deux
d'entre elles,
bannissement pour la
troisième et la plus
célèbre, Jeannette
Huart, fut pendue et
brûlée le jour même".)
- Des relations
existaient entre les
localités de Sugny et de
Rossart. La famille de la
Bische, dont le chef était
le seigneur de Sugny,
vivait à Rossart; deux
membres de cette famille,
le fils du seigneur,
Carolus de la Bische et
l'épouse du seigneur
Bernardina de Bohan,
devinrent, le 28 juin
1687, les parrain et
marraine de Carolus
de Mernier.
- dans
les Ardennes françaises, à
Braux
(Bogny-sur-Meuse), soit à
moins de 20 kms de Sugny; en
France, sur 260 actes
administratifs antérieurs à
1903 comportant le nom
MERNIER, 230 sont
répertoriés dans les
Ardennes dont 169 pour la
seule commune de Braux.
http://www.patro.com
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A moins de 20kms des villages de Rossart
et de Sugny, entre Paliseul et Carlsbourg,
se trouve le village de MERNY
d'où, probablement, nos ancêtres
proviendraient.
Dans
sa "Nouvelle
contribution
à la toponymie luxembourgeoise"
publiée en 1925 dans les Annales de
l'Institut Archéologique du Luxembourg,
L. ROGER relie les noms de MERNY, MERGNY
avec celui de MERNIER:
La plus ancienne
mention (1675) que nous trouvons du nom
dans les registres paroissiaux d'Orgéo
dont dépend Rossart, il est mentionné
"Joannes de Merny" en qualité de parrain:
L'usage des noms
"de MERNY" et "de MERGNIER", dans les
premiers actes pourraient donc suggérer
que nos ancêtres provenaient du village de
MERNY.
Dans un acte du 3
juillet 1726 d'achat d'un terrain par
Jacquemin MERNIER à Henry GOBERT, il est
indiqué que ce dernier était
vicaire du village de Mernier, Duché
de Bouillon !
A l'appui de cette
hypothèse, nous pouvons encore ajouter
l'explication de notre nom que nous venons
de découvrir dans le "Dictionnaire des noms
de famille en Wallonie et à
Bruxelles" de Jean GERMAIN et Jules
HERBILLON paru en juin 2007 aux Editions
Racines (p. 724):
_________
(*)
De nos jours, le nom de famille MERNIER
reste essentiellement concentré dans la
Province de Luxembourg: au 31/12/1987, le
Registre National dénombrait 208
personnes portant ce nom en Belgique
dont 135 pour la seule Province de
Luxembourg. (Source: Patronymica Romana -
Dictionnaire historique de l'antroponymie
romane)
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